L’électricité comme levier de décarbonation des Bâtiments
Qu’ils soient tertiaires ou industriels, la performance énergétique des bâtiments est un enjeu majeur en France. Si l’objectif premier reste souvent de réduire le montant des factures énergétiques, il s’agit également de diminuer l’empreinte environnementale. En 2019, l’ensemble de la chaîne de valeur du cycle de vie du bâtiment représentait une empreinte carbone de 153 MT CO2e (source : ecologie.gouv). Ainsi, il est essentiel d’optimiser la gestion des ressources en énergie des bâtiments afin de réduire cet impact.
Les bâtiments durables doivent respecter des normes strictes garantissant leur performance énergétique. La réglementation thermique RT2012 impose une consommation maximale de 50 kWh/m²/an, tandis que la RE2020 encourage la sobriété énergétique et réduit l’empreinte carbone des nouvelles constructions. Le label Bâtiment Basse Consommation (BBC) exige une consommation inférieure à 40 kWh/m²/an. De plus, la norme HQE (Haute Qualité Environnementale) met l’accent sur l’éco-conception, la gestion efficace des ressources et le confort des occupants. Par ailleurs, la norme ISO 50001 vise à améliorer la gestion de l’énergie dans les bâtiments en instaurant un système de management de l’énergie (SME), permettant d’optimiser la consommation et de réduire les coûts opérationnels.
Un projet emblématique en matière d’optimisation énergétique est la Tour Elithis Danube à Strasbourg. Ce bâtiment résidentiel produit plus d’énergie qu’il n’en consomme et affiche un impact carbone 18 fois inférieur à celui d’un bâtiment conventionnel (source : Ademe, Climat, Air et Énergie, édition 2018). Ce type d’innovation illustre les bénéfices concrets des nouvelles approches énergétiques dans le secteur du bâtiment.
Parmi les solutions aujourd’hui déployées pour une gestion efficace de l’énergie, la Gestion Technique du Bâtiment (GTB) joue un rôle clé. Elle permet de piloter en temps réel les équipements électriques et d’optimiser leur fonctionnement. Par exemple, les ascenseurs intelligents réduisent les trajets inutiles en optimisant les déplacements pour minimiser la consommation énergétique. Les systèmes de chauffage et de climatisation s’adaptent automatiquement aux besoins réels, évitant ainsi les surconsommations. L’éclairage intelligent, quant à lui, ajuste son intensité en fonction de la présence des occupants et de la luminosité ambiante. Enfin, les sources d’énergie renouvelable, telles que les panneaux solaires et les éoliennes, sont intégrées et pilotées afin de maximiser leur rendement.
L’efficacité énergétique passe également par l’association des systèmes de production d’énergies renouvelables à des solutions de stockage. Un exemple concret est celui d’un bâtiment scolaire sur lequel Alexandre, ingénieur CFO/CFA chez Akteo, est intervenu. Ce projet vise à optimiser l’autonomie énergétique de l’école en combinant panneaux photovoltaïques et batteries de stockage. À midi, lorsque la production solaire est maximale, l’énergie est directement utilisée pour alimenter les équipements énergivores de la cantine, comme les fours. L’excédent d’électricité est stocké dans des batteries statiques afin de couvrir les besoins en éclairage et autres usages en soirée. Ce type d’installation réduit la dépendance au réseau électrique et favorise une consommation d’énergie plus durable et efficiente.
Aujourd’hui, de nombreuses solutions existent pour produire une énergie plus verte, qu’il s’agisse de l’éolien, du photovoltaïque ou de la géothermie. Par ailleurs, les enjeux architecturaux jouent un rôle essentiel dans l’optimisation de la consommation énergétique des bâtiments. L’innovation dans la conception des infrastructures, associée à une gestion intelligente des ressources, ouvre la voie vers des bâtiments toujours plus performants et respectueux de l’environnement.